Vous êtes en visite et souhaitez découvrir notre ville le temps d’un week-end ? Vous vous demandez que faire à Bordeaux ? Je vous propose un programme (très) complet sur deux jours. Vous pourrez l’adapter en fonction de vos envies, de votre temps et de votre connaissance de la métropole. Les propositions du samedi se concentrent davantage dans le centre-ville de Bordeaux, tandis que le programme du dimanche vous invite à découvrir d’autres quartiers.
Jour 1 | Que faire à Bordeaux le samedi ?
Jour 2 | Que faire à Bordeaux le dimanche ?
Que faire à Bordeaux le samedi ?
Démarrer la visite à Sainte-Croix
Pour commencer votre première journée à Bordeaux, vous pouvez vous rendre devant l’église Sainte-Croix située à 10 minutes à pied de la Gare Saint-Jean et accessible en tramway (C – arrêt Sainte-Croix). Ce bâtiment témoigne de ce que fut le plus grand établissement monastique bordelais, avec un premier sanctuaire établi au XIe siècle. Il a ensuite été reconstruit et transformé jusqu’à son achèvement au XIXe, lorsque Paul Abadie a remanié la façade. En vous postant devant elle, vous pourrez vous amuser à retrouver votre signe du zodiaque dans les voussures au-dessus de l’entrée principale.
Cette église borde la place Pierre-Renaudel entourée de différents édifices cultuels et culturels d’époques diverses comme l’école des Beaux-Arts (XIXe), le conservatoire de musique (1980), la chapelle du Noviciat (XVIIe) et un théâtre qui prend place dans un ancien entrepôt de stockage de sucre depuis 1990. Poursuivez votre route en empruntant la rue Camille Sauvageau qui se nommait rue Sainte-Croix au XIVe. Vous pouvez la remonter jusqu’au numéro 54 et admirer la fantaisie de la façade du rez-de-chaussée, transformée par des sculptures qui s’y déploient depuis les années 1990.
Poursuivre et déjeuner à Saint-Michel
Empruntez ensuite la rue Nerigean sur votre gauche, puis la rue du Hamel et la rue Marbotin qui vous mèneront au marché des douves. Créé à la fin du XIXe, ce bâtiment accueillait les marchands de volailles, de gibiers et de poissons. Il a cessé son activité 100 ans plus tard et a été réinvesti au début des années 2000 par un groupement d’associations du quartier qui en ont fait leur maison. Il abrite aujourd’hui plusieurs salles à disposition des membres pour l’organisation d’événements et témoigne de la modernité du XIXe avec son architecture de type fer-verre rénovée depuis. Vous serez alors à proximité immédiate de l’actuel marché des Capucins qui se déploie sous des Halles couvrantes, initiées par la ville à la fin du XIXe, et qui deviendront rapidement le ventre de Bordeaux. Fromages, charcuteries, cuisines du monde, poissons et fruits de mer, maraîchage, produits régionaux… laissez-vous guider par les milles couleurs et odeurs qui animent ce haut-lieu de la cuisine et profitez-en pour en faire votre pause déjeuner (ouverture jusqu’à 14h00 le samedi).
Maintenant que vous êtes repus, vous pouvez rejoindre la basilique Saint-Michel et son campanile, en remontant la rue Clare. Édifiée pour l’essentiel au XIVe et XVe siècles, elle se présente principalement dans un style gothique flamboyant. Elle constituait une étape importante du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (en témoigne une chapelle du même nom à l’intérieur). Jetez un œil en pénétrant son enceinte et vous pourrez notamment découvrir d’étonnants vitraux contemporains, œuvres de l’artiste Max Ingrand (chœur). A côté de l’église, se trouve un clocher indépendant surnommé “La flèche” et qui culmine à 114 mètres – ce dernier est actuellement en travaux.
La basilique a donné son nom au quartier qui est né vers le XIVe. Une activité artisanale intense s’organisait alors autour, en témoignent les noms de certaines rues avoisinantes : telles que la rue de la Fusterie, Carpenteyre ou la rue des Faures que vous pourrez justement emprunter. Celle-ci vous mènera au cours Victor Hugo que vous pouvez suivre jusqu’à la porte Saint-Eloi ou Grosse Cloche.
Terminer avec les trésors du centre-ville
La Grosse Cloche figure sur les armoiries de la ville depuis le Moyen-Âge bien que la porte Saint-Eloi se présentait initialement sans. Elle servait dans le temps à protéger l’église du même nom que l’on retrouve encore aujourd’hui, ainsi que l’ancien hôtel de Ville (dont la cloche reste le seul vestige). C’est la seule porte qui reste du XIIIe à Bordeaux, mais son aspect a été fortement altéré depuis. L’horloge a été déposée sous Henri II mais celle que l’on trouve actuellement ne date que du XVIIIe, après qu’un incendie endommagea la partie supérieure du beffroi. En passant dessous, vous accéderez à la rue Saint James (déformation gasconne pour Jaime, le nom espagnol de Jacques) qui était empruntée par les pèlerins de Compostelle et qui menait au vieux-Marché (actuelle place Fernand Lafargue). Au départ de cette rue, vous pouvez faire une pause gourmande à la pâtisserie Cassonade qui vous propose des canelés ainsi qu’une spécialité unique qui rend hommage au lieu, le “Saint James”, un biscuit moelleux aux amandes, à l’orange et au rhum arrangé. A déguster sur place ou à emporter pour le reste de la balade !
Rejoignez ensuite votre prochaine étape : la cathédrale Saint-André et la tour Pey Berland. Vous pouvez vous y rendre en longeant la place Fernand Lafargue puis le cour d’Alsace-et-Lorraine (10 minutes à pied environ). Si votre état physique vous le permet, empruntez les 229 marches qui vous mènent en haut de cette tour pour prendre de la hauteur sur la ville. Pensez à réserver votre billet en avance (6 euros tarif plein).
Comme à Saint-Michel, ce campanile de 50 mètres de haut construit au XVe, est dissocié de la cathédrale, de sorte à ce que ses cloches, de taille imposante, ne risquent pas de faire s’effondrer l’édifice principal. Vous pouvez ensuite en profiter pour visiter cette cathédrale, consacrée au XIe et reconstruite dans un style gothique entre le XIIe et le XVIe siècles. Vous marcherez alors sur le pas de deux couples royaux qui s’y sont mariés : Aliénor d’Aquitaine et Louis XII en 1137, Anne d’Autriche et Louis XIII en 1615.
En sortant, vous pouvez jeter un œil à l’hôtel de Ville de Bordeaux (le Palais Rohan construit au XVIIIe), qui borde la même place, avant de rejoindre la rue Vital Carles pour déboucher sur le Cour de l’Intendance. Remontez ce cour en direction de la place de la Comédie jusqu’à ce que vous trouviez l’entrée du passage Sarget (ouvert jusqu’à 19h00 le samedi). Cette galerie commerçante du XIXe, surmontée d’une magnifique charpente métallique, vous permettra d’accéder à la place du Chapelet et les vestiges de l’ancien couvent des dominicains, à savoir l’église Notre-Dame et la cour Mably.
Vous êtes ici à l’emplacement où la communauté des Dominicains a décidé de construire un grand couvent, avec deux cloîtres et une église. Il ne reste aujourd’hui plus que l’église – inspirée de l’église Gesù à Rome dont la construction fut terminée en 1707 – et un des deux cloîtres (actuelle Cour Mably). Vous pouvez admirer les nombreux décors de la façade baroque avant d’entrer dans cet édifice entièrement rénové en 1982. La nef, longue de 60 mètres, est rythmée par sept grandes arcades ovales. Le tout est d’une extrême élégance et le chœur magnifiquement surplombé par un puits de lumière. La cour Mably, qui se trouve à côté de l’église, sert aujourd’hui de Chambre régionale de la Cour des comptes. Elle accueille également des expositions temporaires et des événements culturels. Si vous trouvez la porte ouverte, n’hésitez surtout pas à entrer pour jeter un œil.
A ce stade, il est sûrement temps pour vous de faire une petite pause. Je vous propose de vous mettre au vert à l’orangerie du Jardin Public : vous pourrez profiter de la belle vue de leur terrasse en buvant un café (ouvert jusqu’à 20h00 le samedi). Empruntez les allées de Tourny puis le Cour Georges Clémenceau pour vous y rendre. Ce parc a été réalisé au milieu du XVIIIe : il s’agit alors d’un jardin à la française d’environ 10 hectares, fermé par des grilles. Il a été réaménagé au XIXe pour en faire un parc à l’anglaise avec pelouses, allées sinueuses, pièce d’eau surmontées de passerelles. On y trouvait également des serres tropicales aujourd’hui disparues.
Après ce bain de verdure, vous êtes fin prêts pour remonter le temps de plusieurs siècles, en quête d’un des vestiges les plus anciens de Bordeaux : le palais Gallien. Prenez la sortie ouest du jardin public, via la place Bardineau, rejoignez la rue Fondaudège par la rue Duplessy, puis la rue Sansas qui vous mènera à la rue du Colisée. Vous voilà nez à nez avec ce qui fut l’amphithéâtre de Burdigala, la ville antique de Bordeaux. Construit au IIe siècle, il pouvait accueillir jusqu’à 22 000 spectateurs.
Après cette fatigante remontée du temps, il devrait être l’heure de prendre l’apéritif ! Faîtes-le dans un cadre original, en passant à l’Utopia (place Camille Jullian), une ancienne église construite entre le XIVe et le XVIIe siècle, reconvertie en café-cinéma. Vous pouvez ensuite poursuivre en dînant non loin de là, au Berthus (réservation fortement conseillée !), avec un menu 100% fait maison et de saison à 25 euros (entrée + plat + dessert).
En sortant du restaurant, il serait dommage de conclure la soirée sans jeter un coup d’œil aux deux places environnantes : la place Saint-Pierre et la place du Palais. La première, ornée de l’église Saint-Pierre et créée au XIXe, se trouve à l’emplacement de l’ancien port romain de Bordeaux, où passait la Devèze (désormais enfouie). La seconde, fermée par la Porte Cailhau, marque l’entrée de l’ancienne résidence des ducs d’Aquitaine à savoir le Palais de l’Ombrière (désormais disparu). Les illuminations de nuit mettent en valeur les monuments qui décorent ces places, un moment magique à déguster pour terminer cette première journée à Bordeaux.
Que faire à Bordeaux le dimanche ?
Visiter les Chartrons
En suivant le programme proposé pour passer votre samedi à Bordeaux, vous aurez l’opportunité de découvrir une grande partie du centre-ville. Je vous propose donc de consacrer votre dimanche à visiter de nouveaux quartiers, à savoir au Nord du cœur de Bordeaux ainsi que sur la rive droite.
Ainsi, vous pouvez démarrer votre visite en vous rendant au début de la rue Notre-Dame dans le quartier des Chartrons. Si vous souhaitez vous avancer en tramway, vous pouvez descendre à l’arrêt “CAPC musée d’Art contemporain” (ligne B). Empruntez ensuite le cours Xavier Arnozan jusqu’au croisement de la rue Notre-Dame. Cette rue très vivante forme l’axe intérieur du quartier et abrite un grand nombre de magasins d’antiquités et brocantes.
N’hésitez pas à vous aventurer dans ces boutiques ou bien à remonter en faisant du lèche-vitrine jusqu’à atteindre l’église Saint-Louis. La façade de cet édifice néo-gothique du XIXe est ornée d’une belle rosace et de deux tours de 58 mètres de haut. Elle se dresse sur l’emplacement de l’ancienne chapelle du couvent des Carmes dont elle conserve quelques mobiliers précieux (chaire, confessionnaux, boiseries de la sacristie).
Si vous longez l’église par la droite, via la rue Sicard, vous découvrirez un joli pavillon sur une place ronde : vous voici devant la Halle des chartrons. Celle-ci a été créée sur le terrain du jardin de l’ancien couvent et constitue aujourd’hui un des rares marchés métalliques qui subsiste encore. Plusieurs restaurants entourent cette place, vous pouvez en profiter pour trouver de quoi réconforter votre gosier ou bien patienter encore un peu.. le temps de rejoindre le marché de plein air sur les quais des Chartrons. Rebroussez chemin jusqu’à la rue Notre-Dame, puis filez vers l’est pour rejoindre la Garonne via la rue Raze ou la rue du couvent. Ce marché se déroule tous les dimanches matin le long des quais avec une soixantaine de commerçants aux produits variés. Si vous êtes adeptes des huîtres, vous pourrez par exemple en profiter pour en déguster quelques-unes sous une des nombreuses tentes présentes (pour les horaires, les stands restent ouverts jusqu’à 13h ou 15h, selon les produits).
Faire un tour à Bacalan
Concluez votre repas par une balade digestive en remontant les quais en direction de Bacalan. Cet ancien faubourg maritime et industriel est rapidement devenu un pôle d’activité marchande dont témoignent aujourd’hui de nombreux vestiges. Sur le chemin, vous passerez par exemple devant près d’un kilomètre d’anciens hangars industriels réhabilités et transformés en de nombreux commerces au début des années 2000.
A ce stade, vous devriez également voir se dessiner la Cité du Vin que vous atteindrez en traversant les bassins à flots. Ils signent l’identité de ce quartier en pleine évolution du fait d’un vaste projet d’aménagement qui lie à la fois la conservation d’éléments du passé maritime, industriel et l’architecture contemporaine. La Cité du vin, quant à elle, accueille des expositions depuis 2017 dont un parcours permanent de 3000 m2 sur les cultures du vin. Vous pouvez décider de découvrir ce dernier, au tarif de 21 euros (tarif plein) ou bien demander à monter jusqu’au Restaurant le 7 pour profiter de la vue panoramique autour d’un verre ou d’un café (carte de l’après-midi de 14h30 à 19h).
Si vous décidez de ne pas visiter l’exposition de la Cité du Vin, sachez que deux autres cordes se trouvent à votre arc en termes de visites dans ce quartier. Une version gratuite et insolite est à découvrir à 3 minutes à pied de là : les Vivres de l’Art (4 rue achard). Un site du XVIIIe siècle, logé dans les anciens abattoirs des Vivres de la Marine et qui accueille – notamment – les œuvres de l’artiste ferronnier Jean-François Buisson.
Une version payante mais tout aussi originale dans l’ancienne base sous-marine allemande, une construction en béton armé qui abrite aujourd’hui un centre d’art numérique : les Bassins de Lumières (15 euros tarif plein – réservation conseillée). Pour vous y rendre, vous pouvez soit marcher (30 minutes environ), soit emprunter le Bus (Ligne 32 direction Bouliac C commercial – Arrêt Latule).
Naviguer jusqu’à Darwin
Peu importe la visite que vous choisissez de faire, je vous invite ensuite à prendre le bateau (Bat3) depuis l’arrière de la Cité du Vin pour terminer votre journée sur la rive droite de Bordeaux et rejoindre un autre lieu alternatif : Darwin éco-système. Vous pouvez acheter votre billet directement dans le bateau (prix d’un ticket de tramway) et consulter les horaires de passage sur le tableau numérique devant l’arrêt ou bien sur le site de TBM. Vous prendrez le bateau direction Stalingrad, arrêt auquel il vous faudra descendre. Une fois que vous aurez atteint la rive droite, longez le quai des Queyries sur environ 1,5km pour rejoindre Darwin. Cette ancienne caserne militaire du XIXe a été réhabilitée en espace multiculturel qui accueille des entreprises, associations, bar et services de restauration. C’est un lieu magique, un lieu alternatif dédié au développement durable, où vous pourrez passer la soirée en buvant un coup ou en mangeant. Avant de vous poser au Magasin Général (restaurant bio), prenez le temps de faire le tour du lieu où le street art a une place très importante.
Si vous devez rentrer sur la rive gauche pour passer la nuit, vous pouvez rejoindre le tramway à Stalingrad, près du pont de pierre. Profitez-en pour savourer la vue de nuit sur la rive gauche magnifiquement illuminée. C’est le meilleur point de vue sur la façade des quais, le Bordeaux du XVIIIe. Quoi de mieux pour terminer votre séjour ?
N’hésitez pas à commenter l’article pour me parler des coups de cœur de votre week-end ! Et si vous êtes en quête de moments de découvertes encore plus originaux, vous pouvez aussi vous laisser tenter par une de mes visites guidées.